Ce projet d’affiche a été réalisé dans le cadre d’une collaboration entre l’EVAM et les Archives Cantonales Vaudoises. L’exposition : «born somewhere, archived here» a été imaginée comme un espace d’expression, donne la parole à des personnes migrantes (afghanes, syriennes, ukrainiennes) à travers leurs créations artistiques. Elle interroge la manière dont les récits personnels trouvent leur place dans l’histoire collective.
J’ai choisi de traiter visuellement le mot archive comme une entité envahissante et omniprésente, à la fois structurelle et abstraite. Il se superpose à des images texturées et granuleuses : des mains, des chiffres, des grilles. Ces éléments évoquent à la fois la mémoire, la migration, le contrôle administratif, mais aussi la tentative de préserver une identité. Le noir et blanc, associé à une trame typographique dense et brute, renvoie à l’esthétique documentaire. Il s’agit d’un univers graphique volontairement fragmenté, comme une métaphore de récits personnels éclatés qu’on tente de recoller.
L’archive n’est pas neutre. Elle sélectionne, hiérarchise, conserve certains récits et en oublie d’autres. Avec cette affiche, je voulais poser une question : Qui a le droit d’archiver ? Cette exposition permet à des personnes migrantes de devenir elles-mêmes actrices de leur mémoire. Elles ne sont plus seulement «documentées», elles documentent. L’affiche incarne ce basculement : de sujets administrés à sujets créateurs.
L’intelligence artificielle a été utilisée pour générer un mockup d’une station de métro inspirée de celle de Lausanne. J’ai ensuite volontairement sali le quai pour accentuer l’esthétique underground.